Sigean, Henry et Joël
Pour qui aime la littérature d’aventure, Henry de Monfreid (1879-1974) est un personnage fascinant. Ses actes tiennent aussi bien de la bravoure, que de la piraterie. C’est le journaliste Joseph Kessel qui lui a mis les pieds à l’étrier dans le monde de l’édition, en l’incitant à se lancer dans l’écriture de ses péripéties.
Installé dans la corne de l’Afrique, Monfreid y a notamment exercé les professions de trafiquant d’armes ou de hachich. Ce sont des épisodes de vie relatés dans Les secrets de la mer Rouge ou encore La croisière du hachich. Le contrebandier est presque un disciple de Rimbaud qui s’était essayé aux mêmes trafics, 30 ans auparavant. Il réussira là où l’homme aux semelles de vent a échoué.
Monfreid est né à La Franqui, une petite commune située à quelques encablures de Sigean, village natal de mon père et lieu emblématique de notre famille (une force d’attractivité qui m’y ramène inlassablement depuis bientôt 50 ans – bébé, enfant, adolescent, jeune adulte et maintenant… père de famille). Henry de Monfreid figure en bonne place dans ma bibliothèque. Il berce mon imaginaire depuis plusieurs décennies.
Henry de Monfreid à Sigean
Ces jours-ci à Sigean, le Musée des Corbières accueille l’exposition « Henry de Monfreid D’ici et d’aventures ». Ce n’était pas gagné d’avance, mais un calendrier favorable nous a permis de cheminer de la Suisse jusque dans le Sud de la France. C’est ainsi que nous avons découvert les différents panneaux consacrés à l’écrivain-aventurier. La dame de musée nous apprendra que Daniel, le fils d’Henry, est l’un des initiateurs de la Réserve africaine de Sigean. L’aventurier, en personne, y a planté un arbre (1 Févier à 3 épines) lors de son inauguration. Autre anecdote savoureuse : avant de s’installer du côté de La Franqui, le grand-père d’Henry de Monfreid avait envisagé d’acquérir l’île de L’Aute sur l’étang de Sigean. Il y renonça en raison du mal de mer qu’il subit lors du trajet pour s’y rendre en bateau depuis Port-La-Nouvelle.
Puisque, les petits clins d’œil du destin sont souvent amusants, sur l’un des visuels de l’exposition, on y retrouve une œuvre de Joël Alessandra, dessinateur de l’affiche 2025 de Tramlabulle, manifestation que j’ai le grand privilège de présider, (encore Merci, Joël !). Son album « Errance en mer Rouge » évoque notamment les épiques aventures d’Henry de Monfreid.
