5
Avr
2025
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Poètes en voyage

Il y a la poésie comme socle commun aux deux lectures de la semaine. Mais, n’arrêtons pas là, la comparaison. Les Aventures d’Hasane dit Sindbad le Terrien se déroulent vers la fin du VIIIe siècle, quelques dizaines d’années avant celles de son homonyme Le Marin.

Hasane voyage vite, il parcourt en des temps records la distance qui sépare Bagdad, en Iraq, des Îles « Wâq du Wâq » (le Japon). Alors que 7 ans sont nécessaires pour un marcheur classique, mû par sa poésie « l’arme suprême des arabes » et l’amour qu’il porte à la femme qui l’a quitté, il réalise son voyage en quelques mois à peine. Il s’affranchit des obstacles grâce à ses vers. De son côté, Gustave Roud traîne une poésie mélancolique, « tragique » même, selon les mots de Nicolas Bouvier. Dans le premier tiers du XXe siècle, le poète arpente les chemins du canton de Vaud, en Suisse, relevant la « mystique de la vitesse », à l’heure où l’automobile gagne les classes les plus aisées. Roud comme Le Terrien trouvent, l’un dans la marche, l’autre dans le voyage, des moments libérateurs portés par une prose séduisante pour le lecteur immobile que je suis.

Prochain voyage : direction « Les sentinelles de la terre », à travers la planète.