Stratosphère émotionnelle et abysses mnésiques
Il y a 26 ans, j’étais très confortablement installé dans le Val d’Oise. Dans ma chambre de jeune homme (que j’ai quittée très tardivement – Coucou Tanguy !), je dévorais des tas de bouquins, principalement des BD et des récits d’aventuriers en tout genre, de toute époque.
Parmi eux, Le tour du monde en 20 jours cosigné par Bertrand Piccard. Une aventure extraordinaire portée par le souffle d’Éole. Avec son coéquipier Brian Jones, l’explorateur suisse circule en montgolfière autour de la planète. Un périple, accompli en 1999, qui relève aussi bien d’une entreprise pionnière que de la recherche scientifique.
Voici 21 ans que je suis installé dans cette belle région du Grand Chasseral. Ce saut temporel et géographique m’a offert une opportunité incroyable cette semaine (merci Anne-Catherine !), celle de rencontrer Bertrand Piccard donc, et Jean-Yves Duhoo, auteur d’une bande dessinée qui retrace le destin d’une famille vraiment pas banale, composée de trois générations de « Savanturiers » : Auguste, Jacques et Bertrand.
Son fils Jacques n’était pas ingénieur, mais, il a construit de nombreux sous-marins.
Auguste a été le premier à atteindre la stratosphère en 1931. Son fils Jacques n’était pas ingénieur, mais, il a construit de nombreux sous-marins. Je ne suis pas journaliste, mais j’ai écrit passablement d’articles et réalisé quelques interviews ces dernières années. Là s’arrête la comparaison avec l’homme qui a touché le plancher de la Fosse de Mariannes, le 23 janvier 1960.
Pourtant, durant mes études commerciales, j’ai flirté à deux reprises avec ce métier : alors jeune étudiant en IUT Commerce, parmi les dossiers que nous devions rendre, avec une camarade nous avions décidé de créer un journal d’actualité. Choix qui détonnait avec le reste des projets à caractère commercial et marketing de notre classe. Plus tard, j’ai été élève dans une école de commerce parisienne. Elle bénéficiait d’un département Journalisme. Bien que très largement intrigué mais timide (et un peu jaloux de l’ambiance qui semblait se dégager de ce côté-là de l’école), je n’ai jamais osé franchir le couloir qui séparait ma salle de cours de cette section… Tant pis pour moi !
Excité par la perspective de l’interview à venir, j’ai envoyé un message à mon vieux pote Fabien (autant pour frimer que pour partager l’émotion qui m’étreignait). Il m’a rappelé qu’il m’avait offert à l’époque une maquette de Breitling Orbiter 3, le ballon avec lequel Piccard et Jones ont effectué leur périple « Julesvernien ».
Pour préparer cette rencontre, j’ai donc ressorti de ma bibliothèque ce fameux livre : une véritable boîte à trésors ! J’y ai notamment retrouvé deux précieuses cartes postales datant de 2003, écrites par des copains chers à mon cœur (mon Fabien depuis l’Île de la Réunion ; ma Stéfie, depuis l’Egypte). Le livre contenait également quelques pages du magazine « Construire » édité par la Migros. En Une de cette revue datée du 21 décembre 1999 : Piccard et Jones. « Notre entretien avec le Suisse de l’année. »
Double dédicace de Bertrand Piccard
Troisième surprise, le livre est dédicacé à mon nom… Curieusement, ni Sandrine, ni moi n’avons de souvenir du contexte de cette signature. Conférence ou salon du livre ? Ma mémoire est restée muette. Très gentiment, après l’aveu de mon forfait neurologique qui l’a fait sourire, Bertrand Piccard a accepté de « contresigner » mon/son bouquin. Je lui ai promis que cette fois, je me souviendrais de notre rencontre. La publication de mon interview sur le site Les Amis de la BD devrait m’y aider.
PS : Je crois que je vais suggérer à Dargaud d’éditer des BD sur les vies de Sylvain Tesson et de Titouan Lamazou… Comme me l’a si joliment écrit mon cher Fabien : « Hey, un p’tit rêve… qui vient à toi, tout seul!!! » Continuons donc à rêver un peu. Kessel, Monfreid, David-Néel, Stevenson, Tchekhov, Maillart, Saint-Exupéry, Moitessier, Monod, Bouvier et tous les autres, y a moyen pour un p’tit rendez-vous ?
