21
Juin
2025
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Vivre l’Afrique

Dans la boîte Livresse de Lire, on y débusque des livres que tout oppose, mais qui exercent une certaine fascination puisqu’ils explorent un territoire commun : le continent africain. Le pays dans lequel évolue l’héroïne de l’écrivaine camerounaise Léonora Miano est imaginaire. Claudine Roulet (1934-2019), quant à elle, raconte son histoire. Elle a vécu au Mozambique jusqu’à l’indépendance du pays. En 1977, elle s’installera en famille à Reconvilier, un village voisin du mien.

Dans le premier roman, la jeune Musango vit dans le Mboasu, un pays qui n’existe sur aucune carte, mais qui pourrait être un amalgame de plusieurs contrées africaines. C’est une terre en proie à la violence et à la guerre, dans laquelle les sectes pullulent. Après le décès de son père, la jeune fille est violemment rejetée par sa mère. L’ouvrage, rédigé à la première personne, est une longue lettre qui lui est adressée. Le récit est dur, certaines scènes crues.

Pour le second roman, Claudine Roulet met une certaine distanciation dans un récit qui concerne sa vie de couple et celle de ses 5 enfants. Dans le livre, les parents sont simplement désignés sous les noms de « Monsieur » et « Madame ». Elle raconte l’intégration d’une famille suisse, le père travaille d’arrache-pied comme médecin. Son épouse s’investit dans la société locale.

Les enfants sont scolarisés à l’africaine et le couple apprend le dialecte local pour mieux se fondre dans la population. Malheureusement, la révolution laisse des traces et la famille quitte le pays, à regret.

Si les deux romans semblent unis par le chaos, il s’agit pourtant de ne pas désespérer. La petite Musango, comme « Monsieur » et « Madame », rencontrent de nombreuses personnes qui démontrent que la résilience passe par une forme de solidarité bienvenue.